Texte n°3 - Plan

Le Lion, le Loup et le Renard

En 1678, paraît la 2° édition des fables augmentée des Livres VII à XII et à Madame de Montespan, la maîtresse de Louis XIV. La Fontaine insère des thèmes plus sociaux et plus directement politiques que dans la première édition. C'est le cas de la fable 3 du livre VIII, le Lion, le loup et le Renard, reprise du grec Ésope. LF y raconte comment un renard menace de mort pour n'avoir pas rendu hommage au roi lion, redresse la situation in extremis grâce à un discours flatteur. 

Nous nous demanderons donc en quoi le renard a une grande habileté argumentative.

Notre explication suivra le mouvement du texte et nous étudierons dans une première partie la gravité de la situation puis le renversement opéré grâce au discours et enfin la critique politique de LF.

I. gravité de la situaton du renard.

a) A cause du caractère du roi malade et vieux, qui ne pense qu'à lui et qui exige d'être obéï.

Par la nature même du pouvoir royal qui est une menace pour ceux qui ne sont pas soumis : commentaire du fabuliste (présent  de vérité générale).

b) A cause de la dénonciation du loup, courtisan, être ignoble qui profite pour se faire bien voir et déclenche la fureur royale.

d) Réaction immédiate et violente (absence de transition du passif, phrase courte, vers court, présent de narration : les ordres sont exécutés sans discussion et le renard semble malmené par les gendarmes qui viennent le chercher.

Le renard semble dans une position désespérée.

Mais on va voir que le Renard va brillamment renverser la situation

- L'attitude générale : le calme, des paroles mesurées envers son adversaire.

- Un immense respect envers le roi. compréhension de ses problèmes et sympathie. (procédés de persuasion qui s'adressent  à la sensibilité )

- Justification des son absence : invente une raison qui flatte le roi: pas refus d'hommage mais hommage différé à cause d'un pélérinage pour la santé du roi. Il aparaît ainsi comme :

=> homme pieux.

=> sujet exceptionnel, le meilleur.

=> être intelligent car en a profite pour rencontrer des savants.

 - Il présente au roi une explication simple de sa maladie et une solution facile à réaliser (ce qui est en fait un supplice horrible :"un loup ecorché vif").

 - puis  le Renard passe de l'indéfini au défini et se venge de son ennemi avec une plaisanterie d'assez mauvais goût.

La fin est rapide :

- aucun commentaire de la part du roi (ellipse), l'exécution a l'air de précéder son désir, lâcheté des courtisans, pas un ne proteste.

- Activité fébrile pour obéir : phrases juxtaposées, présent de narration, verbes d'action, vers courts; on a l'impression que tout le monde s'active : « on »

- cruauté du lion qui loin d'avoir des remords s'empiffre de plus avec du pot au feu de loup.

Le renard a réussi à convaincre et persuader au delà de toute espérance.

III. Critique politique de LF : critique des courtisans et du pouvoir royal.

a) Ambiguïté du vocabulaire employé, entre le vocabulaire animal et le vocabulaire humain.

 Nous sommes bien à la cour de Louis XIV. LF décrit des courtisans flatteurs et sans scrupules qui n'hésitent pas à dénoncer "l'un des leurs" pour monter dans la faveur du roi. Les conseils donnés par la morale encouragent à la solidarité par un raisonnement, non pas moral mais qui suit un intérêt bien compris.

Mais plus encore que la critique des courtisans, ce qui frappe dans cette fable c'est la critique sans mémagement du pouvoir royal : le roi apparaît comme un êtr tyrannique et cruel, qui exige obéissance absolue, prêt tout pour assurer sa survie  ou satisfaire son appétit et en même temps naïf et incapable de faire la distinction entre la vérité et la flatterie; c'est ainsi qu'il est le jouet du discours le plus habile.

conclusion

Donc on voit que le renard est parvenu par on discours faire d'une pierre deux coups : sauver sa peau et se venger de son ennemi; il a compris que toutes les flatteries étaient permises et acceptées quand elles s'appliquaient au roi et que nul n'aurait le courage de contester ses arguments. LF fait un excellent portrait de ce courtisan qui reste maître de lui et de ses réactions, sait toucher le coeur et la raison du roi et ainsi le manipule comme il veut et profite de lui pour régler ses comptes. Quant au roi, il apparaît sous un jour peu flatteur, vieux, malade, égocentrique, tyrannique, incapable de déceler la flatterie et finalement d'une cruauté vraiment bestiale. On comprend un peu pourquoi Louis XIV n' aimait pas LF et a tant retardé son élection à l'Académie.

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Texte : 

Le Lion, le Loup  et le Renard