Victor Hugo Les Contemplations &nda
Le poème écrit en octobre 1847 a été daté du 3 septembre 1847, veille du quatrième anniversaire de la mort de la fille de Victor Hugo. La jeune femme, jeune mariée était morte noyée quand la barque sur laquelle elle voyageait avec son mari avait été prise ds un tourbillon violent et s'était retournée laissant le père inconsolable. Le recueil des Contemplations est dédié à la mémoire de sa fille et fait alterner les souvenirs heureux et la douleur de sa perte. Le poème qui commence comme un poème d'amour et une promesse de rencontre amoureuse inquiète très vite par son atmosphère de plus en plus sombre et douloureuse qui mène à la révélation finale.
Prob : Quelle est la particularité du lyrisme du poème ?
1. Un poème d'amour et de deuil
2. L'expression de la douleur
3. Un pélerinage sur la tombe de l'être aimé
I. Un poème d'amour et de deuil
le thème de la rencontre amoureuse
énonciation : « je » « tu » => dialogue amoureux fictif : le poète parle à la femme aimée qui est absente.
Un amour partagé : l'un et lautre semblent être aussi impatients de se revoir => promesse de bonheur imminent par la réunion du couple.
Préparation de la révélation du vers 11 : un malaise de plus en plus sensible. Dès la première strophe, une interrogation pèse sur la rencontre : l'heure du départ peut-être trop matinale, trop froide; l'insistance sur le futur sonne comme une promesse peut-être trop solennelle, comme une détermination qui convient peu avec l'élan spontané et joyeux d'un amoureux.
Surprise finale : La rencontre avec une morte.
transition : Le choix du thème de la rencontre amoureuse,
promesse d'amour et de bonheur met encore davantage en
évidence la douleur de la séparation.
II. L'expression de la douleur.
Elle apparaît tout à fait clairement à la strophe 2, on voit bien qu'il ne s'agira pas d'une rencontre amoureuse.
L'enfermement sur soi-même et le refus des autres.
les marques physiques de l'accablement ("les yeux fixés", "le dos courbé" "les mains croisées"
Le rythme du vers 5 : régularité de l'alexandrin romantique renforcée par les rimes intérieures qui évoquent un pas lourd et régulier que rien ne peut troubler.
la tristesse et la solitude : les mises en valeur, rejet et les anaphores.
Le refus de la beauté
de la nature, du monde, du coucher de soleil
mise en valeur par mise en valeur par la reprise du même rythme ds chaque hémistiche 4-2//4-2 et la légèreté des allitérations en l ( quatre ds ce seul vers).
transition : Le seul remède à cette douleur totale semble être la réalisation d'une sorte de pélerinage.
III. Un pélerinage sur la tombe de l'être aimé
le voeu fait à soi-même et à la morte : les promesses répétées
verbes d'action, le futur de l'indicatif. Place en début de vers, rejet, anaphore pour montrer la solennité de la promesse et la détermination à l'accomplir.
Difficulté de ce pélerinage :
un chemin fait à pied.
une journée entière : « dès l'aube --> « or du soir »
difficultés de la route mises en valeur : anaphore et construction parallèle donnent une impression de répétition.
Offrande d'un bouquet champêtre, plein de fraîcheur et de simplicité; apaisement final marqué par le rythme et les sonorités et le rejet du cod sur le dernier vers qui crée un effet d'attente.
Ainsi on peut dire que le poème, justement
célèbre, touche le lecteur par la force et la
sincérité des sentiments exprimés : le
poète nous fait bien comprendre le lien qui l'attachait
à
sa fille, la douleur de sa perte, le sentiment de solitude qu'il
éprouve ainsi que son refus de toute consolation. Mais le
poète touche aussi par la simplicité du ton et la
refus
de l'épanchement : douze alexandrins seulement, et une
discrétion absolue sur la personne aimée, les
circonstances de sa mort et c'est aussi cette pudeur qui touche le
lecteur et la rend universelle.